Chose inédite ou du moins rarissime, MHC Auvelais qui possède deux équipes en P4 en province namuroise est dirigée, pour l’une de celle-ci, par un coach féminin. En effet, la Fleurusienne Pauline Lovato est à la tête de la P4A du club depuis 2020 alors qu’elle provient, à la base, d’une toute autre discipline. «Petite, j’accompagnais mon papa qui était kiné au club de football de Couillet en D3», explique celle qui exerce comme éducatrice à l’école Saint-Jean-Baptiste à Tamines. «J’aimais écouter l’entraîneur lorsqu’il donnait la tactique. J’ai voulu moi-même pratiquer ce sport, mais mes parents trouvaient que le foot était un peu trop salissant pour une jeune fille (rires). J’ai donc opté pour le basket-ball. J’ai joué à Montagnard, à Monceau et je suis monté jusqu’en D2. Fragile, je me suis blessée trois fois aux ligaments croisés. J’ai donc dû stopper. En même temps, j’en avais un peu ras-le-bol. Pendant deux ans, je me suis un peu retrouvée dans une impasse. J’ai cherché un nouveau challenge.»
C’est là que le football en salle lui est venu en aide. «Je connaissais Manu Labaisse qui dirige avec Christophe Tombal et Hervé Remy le club du MHC Auvelais. Avec le premier cité, nous avions souvent des conversations de coaching ensemble. Je suis de plus abonnée au club de football du FC Bruges. C’est alors que le précédent coach, Emmanuel Dellis, a décidé de partir pour rejoindre Jemeppe UTD. Manu Labaisse m’a alors demandé si je serais intéressée de reprendre le poste. C’était une sacrée expérience pour moi, mais aussi pour les joueurs. J’ai dit O.K.: je me lance. Manu a parlé aux joueurs de ce qui allait se passer. Puis il m’a présentée.»
L’histoire a alors débuté. «J’avais des craintes, mais tout le monde m’a acceptée et respectée. Il est vrai que le «MHC», c’est avant tout une famille. Je n’ai eu aucune réflexion désagréable, que du contraire. Je me souviens d’un des premiers matchs face à une équipe d’Andenne qui, me voyant officier, a trouvé cela cool. Avec le crise sanitaire, je n’ai pu diriger que trois matchs la saison passée. C’est donc mon premier championnat complet.»
DES CONSEILS DANS LES DEUX SENS
Et malgré la défaite de vendredi passé dans le choc face à Jemeppe UTD, les Auvelaisiens occupent la 3e place. «Nous restons en course pour la montée. Ce serait génial pour ma première expérience d’aider le groupe à rejoindre la P3. Je tente d’apporter et je suis preneuse de conseils. Même s’il ne peut venir souvent, nous avons un ancien joueur de D1, Adnan Kalincic qui en connaît pas mal. Quant à Hervé Remy qui se charge notamment des sélections, on discute beaucoup aussi. On a peut-être été battu par Jemeppe, mais nous sommes tous partis ensemble au restaurant par la suite. Preuve que l’ambiance reste excellente.»
Voilà en tout cas un bel exemple d’ouverture au moment où l’on essaie de relancer un championnat féminin dans le namurois. «Ce serait effectivement chouette. Il faut profiter de l’engouement du foot féminin pour développer notre belle discipline. Pour se perfectionner techniquement, c’est assurément un plus.»
NICOLAS TOUSSAINT